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tolentinomendonca jose notrepereInconnu de ce côté-ci des Alpes, le cardinal portugais José Tolentino Mendonça est doté d'une très belle plume - il est d'ailleurs également poète et est très lu : son commentaire méditatif de la prière la plus connue des chrétiens a été traduit en carrément 11 langues, et est maintenant publié sous le titre français "Notre Père qui es sur la terre" (voir la notice dans notre catalogue).

Cette longue méditation sur chacune des paroles du Notre Père (mais sans la doxologie finale! En effet, le Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire aux siècles des siècles est traditionnellement séparée de la prière elle-même dans la liturgie catholique) se lit très facilement et agréablement.

Tout particulièrement, ce commentaire s'inscrit humblement dans le sillage de nombre d'auteurs chrétiens ou mondains : le cardinal Mendonça est un véritable érudit et parvient à créer tout naturellement des liens entre des idées bibliques et littéraires (Rilke, Proust, Thérèse d'Avila, Kiergekaard, Élie Wiesel, Merton, Beckett, Whitman, Hemingway et tant d'autres encore..).

A la fin, en guise d'annexe, l'auteur propose une série de prières revisitées sur la trame du Notre Père. Voici la plus courte, et peut-être la plus belle, intitulée Un Notre Père Essentiel :

Père, ton nom,
Père, ton règne,
Père, ta parole,
Père, ton pain,
Père, ton pardon,
Père, ton abri

Et si ce livre devait vous emballer, alors vous pourrez poursuivre votre cheminement avec le cardinal Mendonça en lisant Le Trésor Caché (également disponible au CIDOC) : une série de méditations sur treize passages bibliques.

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

les peres du desert mattias rouwDepuis quelques années, on observe un regain d’intérêt envers les traditions anciennes de l’Église des premiers siècles (à laquelle peuvent s’attacher aussi bien catholiques que protestants ou chrétiens orientaux), ainsi les apophtegmes des Pères du Désert qui sont riches d’enseignements pour nous. Ce terme technique désigne une déclaration lapidaire qui synthétise la pensée d’un de ces Pères. Par exemple : « Le contraire de la parole n’est pas le silence, mais l’écoute » (Nisthéroos le Grand) ou encore : « Faire le bien est une bonne chose, le faire en secret en est une meilleure » (Synclétique d’Alexandrie). La composante éthique et intemporelle de ces sentences est indéniable et les rendent encore cinglantes et éclairantes pour les auditeurs du 21e siècle.

Les Éditions Première Partie viennent donc de publier un très joli album au graphisme léché et riche d’illustrations simplement intitulé « Les Pères du Désert » qui nous permet d’entrer en contact avec la pensée de 11 de ces anachorètes (dont tout de même deux Mères du Désert, Synclétique d’Alexandrie, justement, et Marie l’Égyptienne). Ce sont autant de parcours étonnants et édifiants à découvrir, comme celui de Moïse l’Éthiopien : on dit qu’il fut d’abord un brigand à la peau noire, grand, fort, violent et déterminé, qui changea complètement de vie à la rencontre d’un groupe de moines du désert et se distingua ensuite par sa très grande humilité : les défauts de l’autre sautent vite aux yeux mais pour quelqu’un d’autre, l’autre c’est toi !

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

Les Pères du désert / Mattias Rouw. Éd. Première Partie, 2022.

photolangage exempleLes années 1970 dans toute leur splendeurLes photolangages ? C'est un outil d'animation pour les groupes qui est connu depuis plusieurs décennies (c'est même une marque déposée par ses inventeurs Alain Baptiste et Claire Bélisle, raison pour laquelle le terme est régulièrement accompagné du sigle ® ce qui l'enlaidit quelque peu : Photolangage® ). Dans nos collections, nous avions plusieurs dossiers qui commençaient sérieusement à dater : même si c'est très sympathique d'avoir des personnages affublés de chemises à fleurs et de pattes d'éléphants, le décalage avec notre propre époque était de plus en plus criant.

4nouveauxphotolangagesNous avons donc décidé de renouveler le choix de photolangages en retirant les dossiers les plus anciens, et les moins utilisés et en investissant dans l'achat de nouvelles séries, qui ont été publiées par Claire Bélisle chez Chroniques sociales (voir un aperçu ci-contre).

- Travail et relations humaines : pour mieux vivre son rapport au travail
- Jeunes et alimentation : pour penser ce que manger veut dire
- Jeunes, prises de risques et conduites addictives
- Pour l'entretien individuel : orientation et évolution professionnelle
- Ensemble pour nos rivières : favoriser la gestion participative de nos territoires
- Interculturalité et santé : à la croisée de la culture et de la santé
- Travail et changement : entrer dans le changement au travail
- Discriminations et harcèlement : prévenir les LGBTIphobies

Chacun de ces nouveaux photolangages dispose d'un dossier solidement charpenté (70-90 p.) servant d'introduction à la problématique abordée. Précisons encore que chaque dossier comporte 48 photographies en couleurs ; elles ont donc été plastifiées afin de faciliter leur réutilisation par différentes personnes.

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

hommeetoile couvLe phénomène a débuté sur un compte instagram : un infirmier, Xavier, surnommé "l'homme étoilé" (à cause de ses tatouages sur les bras) publiait des esquisses pour montrer comment on pouvait vivre dans une unité de soins palliatifs en Belgique, dans laquelle il est toujours actif à ce jour. Le succès a été rapide (+173'000 abonnés à l'heure actuelle) au point que cela a débouché sur la publication des dessins sous forme de bande dessinée, en deux volumes (nous mettons à disposition au CIDOC la version intégrale, voir la notice sur notre catalogue).

Ce sont des histoires pleines d'humanité, et qui (dé)montrent que, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les soins palliatifs sont un lieu débordant de vie et dans lequel la qualité relationnelle du personnel soignant avec les patients acquiert une importance toute particulière. Il est amusant de relever que Xavier est un passionné de musique et qu'il a le don de transmettre sa passion aux malades dont il a la charge - la bande dessinée se termine d'ailleurs avec une petite discographie éclectique (Jacques Brel, Björk, Freddie Mercury,...) !

hommeetoile extrait
Passage tout à fait typique de la BD: la relation est toujours au centre des soins
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à lire l'interview très intéressante de l'auteur dans le journal lavie.fr (librement accessible ici) qui nous permet de mieux comprendre les motivations et les convictions de Xavier.

En voici un extrait tout particulièrement interpellant :

En stage d’hématologie, j’ai rencontré Lucie, qui était en phase terminale. Elle souffrait tellement qu’elle a réclamé l’euthanasie, pratique légale en Belgique. Le lundi matin, elle a rempli le document, et, 48 h plus tard, elle a été euthanasiée. Qu’on lui ait administré la mort comme on lui aurait prescrit un Doliprane m’a choqué. Je l’ai vécu comme un échec. Je trouvais incorrect de laisser partir des gens ainsi, sans cette préoccupation, ce soutien physique, psychique et moral que l’on doit à tous ceux que l’on soigne, même quand la guérison est impossible. Il y a tellement d’autres ressources à déployer avant d’en arriver là ! Un arsenal thérapeutique très élargi qui permet de partir sereinement. Après ce stage, j’en ai fait un autre en soins palliatifs, à Bruxelles. J’ai su aussitôt que je ne voudrais plus faire que ça.

Nous espérons que vous aurez autant de plaisir que nous à lire cette bande dessinée, qui fait du bien tant elle recherche, sans cesse, des pépites mettant en évidence le côté lumineux de l'humanité!

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

roidecuDans ce petit essai qui se lit très agréablement (83 pages) et est accessible au grand public, la théologienne Marie-Laure Durand nous propose une relecture très libre de la version matthéenne, peu connue et peu lue, de la parabole des invités à la noce (Mt 22, 1-14) qui est assez sombre puisque dans cette version, le roi, qui veut fêter le mariage de son fils, ne se contente pas de forcer des inconnus à participer à la noce mais envoie ses troupes exécuter les invités récalcitrants et la parabole se termine sur l’expulsion d’un invité ne portant pas l’habit de fête requis.
Ce récit inconfortable et très complexe peut se lire sur différents niveaux, mais ici, M.-L. Durand nous propose une relecture sur le plan de la sociologie des organisations (autrement dit : du management entrepreneurial mais aussi politique) et met en évidence les dégâts causés par une mauvaise gouvernance, à savoir un exercice par trop vertical du pouvoir qui ne laisse jamais véritablement la possibilité aux interlocuteurs du roi de s’exprimer librement, et qui aboutit à une situation dans laquelle tous les liens de confiance sont brisés.
Une fois le livre refermé, le lecteur ne pourra que méditer cette parabole et aura sans doute le désir d’aller chercher lui-même des prolongements interprétatifs pour nourrir sa réflexion : c’est ce que nous vous souhaitons !
Robin Masur, Chef de service du CIDOC – Centre pour l’information et la documentation chrétiennes. Bvd de Grancy 29 1006 Lausanne. www.cidoc.ch
Le roi déçu : l'exercice compliqué de la gouvernance / Marie-Laure Durand. Paris : Cerf, 2021 (voir la notice dans le catalogue du CIDOC)

Cet article a d'abord été publié dans le journal Relais d'avril 2022.

andrevon recitsapocalypseGuerres nucléaires, épidémies, catastrophes naturelles, invasion d'une forme de vie concurrente et exterminatrice du genre humain : voici quelques déclinaisons "apocalyptiques" dont on se passerait fort bien surtout en regard de l'actualité récente. Mais ce sont bien ces idées à la fois horrifiantes et fascinantes qui rencontrent depuis plus d'un siècle un succès foudroyant dans la culture populaire, dans la littérature fantastique et de science-fiction. Celle-ci a su empoigner ces thèmes dystopiques et nous raconter mille et une fois la fin du (d'un ?) monde et a trouvé son prolongement naturel au cinéma et dans la bande dessinée.

Lui-même écrivain et excellent connaisseur du genre, Jean-Pierre Andrevon se fait un malin plaisir de nous présenter, dans un ordre thématique libre, les principaux thèmes de ces récits apocalyptiques. Ainsi le chapitre "Les colères de la terre" traite aussi bien de changements climatiques que de tsunamis. Et "En attendant le grand crash" tourne autour de la menace qu'une météorite ne tombe du ciel. Ou encore, et c'est évidemment d'actualité : "Le mal court" va inventorier toutes sortes de pandémies galopantes qui vont ravager la terre.

Apprécions le fait que l'auteur ait débuté cette encyclopédie libre par un chapitre bien informé "En feuilletant la Bible..." dans lequel il revient rapidement sur le livre de l'Apocalypse et sur la mention des quatre cavaliers mais aussi sur la figure de l'Antéchrist et bien entendu le récit du Déluge. Les connaissances encyclopédiques d'Andrevon lui permettent de jongler avec une réelle facilité entre titres connus ("Terminator", "Mad Max" et d'autres plus datées et/ou confidentielles mais qui suscitent l'étonnement. Pour n'en citer qu'une :

Alfred Bester, dans sa nouvelle de 1941 Adam sans Ève (Adam and no Eve) va s'enfoncer sereinement dans les flots, conscients que les molécules de son corps seront à l'origine d'une nouvelle forme de vie...dans 100 millions de siècles. La poésie, au dernier jour, n'a pas perdu ses droits. (p. 255)

Ce livre, à l'humour grinçant, se lit très agréablement et permettra à tout un chacun d'avoir un aperçu du foisonnement de l'imaginaire humain et constitue une belle occasion pour découvrir nombre de films, livres et bandes dessinées ! Une bibliographie sélective et des index judicieusement agencés vous permettront de prolonger cette plongée dans les abîmes dystopiques que l'homme a lui-même créés. Le livre est empruntable dès à présent au CIDOC.

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

theologie de la mode ambrosioLe titre français de ce livre remarquable, qui nous parvient traduit de l’italien, est un peu trompeur : oui, l’auteur évoque la mode tout au long de ce livre, et du contraste apparent de sa frivolité avec le message de vérité que nous recevons à travers les Écritures.

Mais son sous-titre est plus juste et fidèle : « Dieu trois fois tailleur » : en effet, l’auteur saisit trois moments clés où le vêtement apparaît dans le texte biblique : d’abord la confection des feuilles de figuier par Adam et Eve pour surmonter la honte de leur nudité ; ensuite la tunique du Christ faite en une seule pièce, sans couture, et que se tirent au sort les soldats romains ; et pour terminer, la robe blanche revêtue par les élus de l’Apocalypse.

Il ne s’agit pas d’un livre exposant une théologie systématique, mais bien d’un essai foisonnant, qui nous montre à travers une multitude d’allusions à diverses références bibliques, et en les faisant résonner avec des illustrations publicitaires, et des extraits de la littérature et du cinéma, à quel point le vêtement est à la fois un élément très matériel de la condition humaine et un point de départ pour une symbolique qui la transcende et donne à penser.

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

Théologie de la mode : Dieu trois fois tailleur / Alberto Fabio Ambrosio. Paris : Hermann, 2021.

(article d'abord paru dans le journal Relais de l’Église catholique dans le canton de Vaud)

cenestpasgravemoncrapaudLa trame est simple mais toute en finesse, et chaque détail révèle de la part de l'auteur coréenne Lee Soyung une attention soutenue à la psychologie de l'humain, qui est, dans cette histoire animalière, forcément travestie sous la figure de crapauds.

Le récit met donc en scène l'amitié de deux batraciens, l'un blanc, extraverti et social et l'autre, rouge mais introverti et solitaire. Ces différences vont pour ainsi dire créer une pierre d'achoppement qui va culminer par un geste violent du crapaud rouge, qui s'en prend physiquement à son ami. Constatant la gravité de son geste et l'hospitalisation de son ami, le crapaud rouge, mortifié, ne sait comment se comporter et reste prostré dans son marais. Heureusement, un personnage fait son apparition et permettra au crapaud rouge de retrouver le chemin du pardon et de pouvoir se réconcilier avec son vieil ami à la sortie de l'hôpital.cenestpasgravemoncrapaud extraitL'instant où le drame se noue...

L'histoire en elle-même n'est pas explicitement chrétienne mais est vraiment très parlante pour quiconque aurait envie de parler du pardon aux enfants, en leur (dé)montrant qu'il est possible de se réconcilier même après des événements très difficiles.

Ce n'est pas grave, mon crapaud est dès à présent à votre disposition au CIDOC.

Robin Masur, Chef de service

Valeurs_exempleAu CIDOC, nous n'avons pas seulement des livres ou des films à proposer, nous nous efforçons également de mettre à disposition des outils pour des animations en groupe. Et c'est ainsi que nous avons repéré un jeu de cartes qui a tout de suite titillé notre intérêt : Mille et une valeurs (voir la notice dans notre catalogue). Le titre indique bien de quoi il s'agit : donner la possibilité d'avoir des échanges dans un groupe sur les valeurs qui tiennent le plus à chacun des participants.

Ce jeu se fonde sur les 10 catégories de valeurs établies par une psychologue américaine peu connue de ce côté-ci de l'Atlantique, Shalom Schwartz (voir la présentation qui en est faite dans cet article en libre-accès) : Bienveillance, Tradition, Conformité, Autonomie,...Et des valeurs sont rattachées à l'une ou l'autre de ces "familles de valeurs". Dans l'image ci-contre, vous trouverez à titre d'exemple les notions associées à la catégorie "Tradition".

Très facile à mettre en œuvre, avec des illustrations à la fois assez neutres et inspirantes, ce matériel étonnant, produit par la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (!) de Bruxelles, vous permettra d'entrer très naturellement en dialogue avec un groupe de jeunes ou d'adultes.

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

naissance jesus kdkCet adage se vérifie à propos des illustrations bibliques : on a beau acheter presque chaque semaine des livres bibliques pour enfants, il nous faut avouer que la qualité artistique et l'impact des illustrations ne laissent que peu de traces. Trop souvent, nous constatons que les images ont seulement pour but d'agrémenter le texte et ne sont pas porteuses d'un message fort en eux-mêmes (ceci, par exemple). Et il faut bien constater que le formidable outil que constitue Photoshop est un oreiller de paresse qui contribue à aseptiser, lisser, les images destinées aux enfants : ce qu'elles gagnent en brillant et en perfection du trait, elles le perdent en force (là, par exemple).

Alors, sans cesse, on en revient aux fondamentaux : les dessins indémodables du hollandais Kees de Kort restent sur le haut du pavé. On nous les demande encore et toujours presque soixante ans après la création des premières illustrations du natif de Nijkerk ! Bien sûr, l'on pourrait regretter que les images qui ont vraiment la force de porter en elles-mêmes le message évangélique soient si peu nombreuses en regard de la quantité, mais c'est ainsi.

Nous signalons donc que, pour la première fois, les récits bibliques de Kees de Kort ont été publiés sous forme d'histoires kamishibaï! C'est grâce à l'intermédiaire du SME (Service aux médiathèques des Églises) que nous avons pu nous procurer ces deux grands classiques que sont La naissance de Jésus et Zachée . Ils sont donc à votre disposition dès maintenant!

Robin Masur, Chef de service du CIDOC

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